Cercle Zetetique

LE MYSTÈRE DES CROP-CIRCLES

Dossier réalisé par Erick Maillot.

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Avec la sortie du film "SIGNS" chez Gaumont, avec un acteur phare Mel Gibson, les crop circles sont à nouveau propulsés sur le devant de la scène médiatique et font le bonheur financier des média. Un VSD n°5 HS spécial "Ovnis" d'octobre 2002 en profite un maximum.. Le 11 octobre Bernard Thouanel en fait la promo sur France2, dans l'émission de Sophie Davant, égrenant au passage quelques énormités qu'il n'osa pas publier dans son VSD.

Le 13 octobre sur Europe 1, Marc Menant célèbre promoteur de la gogologie l'invite de 11h à midi en compagnie de Marie Thérèse de Brosse, journaliste versée dans l'insolite (abduction, vague belge,...). Nos deux doctes personnages ne manqueront pas d'ajouter leur touche très personnelle au mystère. Ce même jour, l'émission "E=M6" fait sa pub et un mini sujet sur les crops (rappelant intelligemment que les blés ne peuvent physiquement être couchés par aucun champ électro-magnétique), ceci peu de temps après l'émission sur 13rue qui fit son  accroche avec les crops (sujet juste effleuré, quelques minutes sur toute l'émission).

Puisqu'il en est ainsi, profitons de ce soudain regain d'intérêt pour mettre quelques points sur les i. On a beau savoir que la majorité (on entend parfois 80%) des crop circles qui ont existé est fabriquée par des hommes (les céréalogistes les nomment "faux cercles"), il y a toujours quelqu'un pour affirmer que certains cercles (ou signes) sont des "vrais" et qu'ils sont inexplicables par une action humaine pour les principales raisons suivantes :

  • Les "vrais" cercles seraient différents des "faux".
  • Historique : des cercles datant des années 60 montreraient qu'il ne peut s'agir de quelques farceurs d'une même génération.
  • Temps d'exécution trop rapide. 
  • Absence de trace de fabrication humaine.
  • Structures complexes, parfaites, mettant en oeuvre des connaissances mathématiques poussées.
  • Vision et enregistrements vidéo de lueurs dans les champs où l'on trouve ensuite des "signes ou cercles". 
  • Effets insolites sur les visiteurs dans les cercles "vrais" : chiens qui refusent d'y entrer, survol évité par les oiseaux, pannes de cameras et de portables, bruits insolites, sensations étranges, ...
  • Effets et anomalies allégués par des scientifiques :
  • traces de métaux fondu à plus de 500°c , sol chauffé à plus de 800°,
  • pousse des graines anormale,
  • explosion ou étirement des noeuds,
  • absence de cassure des tiges,
  • animaux morts retrouvés dans les cercles, ...  

Simples ronds à l'origine (1978), les crop circles sont devenus des pictogrammes (1990) puis de véritables dessins figuratifs (2000) en moins de 20 ans.
Soit les vortex plasmatiques deviennent très intelligents aujourd'hui, soit les ET étaient très idiots hier. A moins que des hommes n'aient simplement perfectionné leur art de la farce ?

Qu'en est-il en réalité ?

A/ "Vrais" cercles :

Aujourd'hui, pour Pat Delgado et Collin Andrews, céréalogistes de la première heure, les "vrais" sont simples (cercles avec satellites, voire anneaux comme dans les années 1980) et les plus complexes sont des "faux" manifestes, faits par des hommes. Mais pour d'autres, comme le Dr Levengood et ses partisans, le cercle de Milk Hill en 2001 serait un vrai. On est loin du consensus chez les tenants d'un phénomène insolite puisqu'ils ne sont même pas capables de définir scientifiquement ou précisément ce qu'est un "vrai cercle". Dès lors, il n'existe AUCUN vrai phénomène défini et tout ceci n'est que rumeurs et mythe pour touristes. Alors exit du mystère des signes ? Nenni.

Même si l'histoire des crop circles est parsemée de "faux" qui ont été pris, interview à l'appui, pour des "vrais", de céréalogistes (les mêmes que l'on voit encore présentés comme experts par des média amnésiques) qui se sont fait berner dans les grandes largeurs par des canulars visant parfois à les piéger,

Chaque année, les mêmes arguments sont avancés pour soutenir un mystérieux phénomène et faire oublier que nul partisan du "mystère" n'est capable de proposer quelques caractéristiques simples et précises qui le définiraient sans faillir.

Voici donc les étrangetés mises en avant, les arguments qui seraient le faisceau d'indices concordants d'un mystère des signes céréaliers ou "vrais" crop circles.

B/ Historicité :

Si l'on amalgame tout et n'importe quoi par un seul critère commun sans tenir compte des différences et du contexe, il est aisé de dire que la connaissance de la puce électronique en silicium remonte de la préhistoire parce que Cromagnon et Néanderthal utilisaient des silex fait de silice et que  ces deux instruments sont l'oeuvre de la technologie humaine. C'est avec de tels procédés que l'on associe les nids de soucoupes des années 65 en Australie ou aux USA alors que les crops sont d'origine U.K et plus récente, les verses de blés plus ou moins régulières qui existent depuis que les céréales existent (qu'elles soient traditionnellemet dues au vent ou plus récemment aux excès d'azote), les cercles causés par des champignons qui agissent sur la pousse des cultures (mycéliums annulaires), les cercles d'origine archéologique, les cercles et couchages imparfaits causés par les animaux, les "cercles" ou patatoïdes causés par des vortex d'air (dust devil d'été, mini tornades) avec les crop circles des années 1978 à 2002.

Désormais dès que quelqu'un se souvient de céréales couchées avec une forme à peu près symétrique ou régulière, c'est un SIGNE de l'historicité du mystère ! Europe 1 donnait la parole à un témoin qui avait 14 ans (dans les années 60) et qui se souvenait d'une partie de céréales couchées approximativement en 1 heure et que les "épis y étaient tressés comme dans les crop circles". Impossible d'aller vérifier de tels dires ou les causes (culte local des moissons, malveillance, sorcellerie, jeu, ...). L'histoire du "diable du Hertfordshire", relatée en 1678, est souvent citée pour faire artificiellement remonter le phénomène à des temps reculés. C'est ignorer que l'illustration de ce texte ne montre nullement un cercle, que les céréales y sont fauchées mais pas couchées comme dans les agrogrammes (aucun rapport donc) et qu'il s'agit d'un pamphlet qui illustre un autre phénomène : la lutte des classes, au XVIIeme siècle, entre pauvres ouvriers fermiers et riches propriétaires terriens. A cette époque, faucher c'est se payer sur la récolte, voler discrètement le propriétaire. Les céréalogistes, eux-mêmes, rejettent raisonnablement cette anecdote que trop d'auteurs ou journalistes, peu scrupuleux, donnent encore comme argument trompeur au lecteur sous informé. Lire sur le Mowing Devil Pamphlet. Peu importe ! Causez, fabulez et il en restera bien un morceau qui ira s'agglomérer au mythe céréalogiste comme un fait, comme une nouvelle caractéristique d'un phénomène qui n'en n'a pas.

Il suffit de regarder un "nid de soucoupe" et de comparer avec un signe céréalier pour voir l'ineptie de la comparaison. Toutefois le phénomène crop circle  a bel et bien évolué constamment en complexité dans le temps (une prédiction qui avait été faite par les membres de VECA en 1989). Ils sont devenus tellements variés que le terme de cercle en est devenu rapidement désue ; celui de signe ou motif , voire d'agrogramme ou agroglyphe, lui serait aujourd'hui préférable. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les motifs dessinés en 1989-90 pour voir que des structures linaires (rectangulaires) apparaissent, chose qui n'existait pas avant : ils furent dès lors nommés pictogrammes. Aujourd'hui nous en sommes à avoir un nombre de motifs, géométriques ou pas, tel qu'il serait fastidieux et inutile de les énoncer.

Derrière ces dessins, il y a un dessein ; que derrière ces motifs, il y a une motivation, un mobile. Fin des années 1980 à début 1990, il était clair : faire mentir les thèses pseudo-scientifiques de Terence Meaden, Pat Degado, Collin Andrews.

Quand G.Terence Meaden écrivait que la majorité des cercles originaux étaient anti-horaires (lévogyres) comme le prédisait sa théorie des vortex météorologiques (jamais démontrée), comme par malice une majorité de cercles apparaissaient avec des couchages horaires (dextrogyres) ; Paul Fuller avançait que les cercles vrais étaient imparfaits, ils devinrent des perfections géométriques ;  Mr X annonçait qu'il ne pouvait y avoir tel ou tel détail, le détail apparaissait. En clair, une intelligence bien humaine, qui savait lire et se procurer les publications (des G.Terence Meaden, Paul Fuller, Collin Andrews, Pat Delgado et autres céréalogistes autoproclamés) se payait la tête de ces scientifiques qui prenaient ces dessins trop au sérieux.

Pour le plaisir de voir que d'autres s'en sont aussi aperçu.

Aujourd'hui, c'est à un challenge que nous assistons. Chaque signe céréalier est un concours de complexité et d'esthétique. Nous sommes bien face à des intelligences, celles d'artistes  techniciens du couchage des céréales doublés de géomètres ou mathématiciens. Déjà en 1990, l'idée d'un rituel mis en place par des étudiants (issus probablement de grandes écoles, éventuellement militaires) pour fêter leur diplôme ou sortie d'école était dans les esprits. Elle semble aujourd'hui toujours d'actualité.

Le secret est une notion très militaire, la notion de rituel aussi. Celle de concours entre promo ou écoles rivales est très british, et les connaissances (géométrie, maths) mises en jeu ne nécessitent au maximum qu'un niveau universitaire (les suites de Fibonacci, les fractales n'exigent pas une intelligence extra-terrestre !). Nul média ne semble avoir eu envie de creuser dans ces milieux là.... On ne tue pas la poule aux oeufs d'or, on les vend  même en sachant que de tels oeufs sont maquillés.

En tout cas ces signes montrent une intelligence moqueuse, imaginative, active, créative qui possède du temps libre et aime passer des nuits blanches. On en revient aux étudiants qui ont leur vacances de  juin-juillet à septembre-octobre et, évidemment, aux retraités. Nous savons qu'il y eut deux retraités farceurs, les faiseurs de cercles Doug Brower et Dave Chorley, qui se sont démasqués en 1991 en déclarant être à l'origine des tout premiers cercles de 1978. Nous savons aussi qu'il existe un site internet des "circles makers" dont le but avoué est ce challenge du plus beau signe (il faut ABSOLUMENT que vous alliez découvrir Circle Makers . Bizarrement aucun média ne vous en parle ni ne cherche l'origine de la création et la raison de la persistance de ce mouvement (pas plus que celle du LandArt)  !   Allez, encore une petite pour la route...

On aurait avec cette hypothèse des fins de promo de grandes écoles une explication de la persistance et de l'étalement au fil des décennies de ce phénomène et aussi de son origine majoritairement très localisée : étendue géographiquement initialement au Sud de l'Angleterre, essentiellement dans le Wiltshire. C'est le cas aujourd'hui encore.

Pour les dessins céréaliers apparus à l'étranger, ils sont plus des amusements sporadiques (d'une facture souvent médiocre qui montre bien un manque d'entraînement) liés à la médiatisation mondiale d'un phénomène indéniablement "typicaly british" durant toutes années de son histoire. Cette dernière vraie caractéristique dérange les tenants de thèses exotiques ou insolites. On tente de nous la faire oublier en déviant notre regard ailleurs. A propos du "cercle" français de Gongelfang en 2002

C/ Temps d'exécution rapide :

On resasse cet argument depuis longtemps. Or seuls un ou deux cas, sur des milliers de figures connues, sont apparemment associés à des récits qui permettent de donner une estimation de durée horaire, en heures et minutes, à la création de ces cercles. En faire une caractéristique des signes céréaliers est un non sens mais est évidemment indispensable pour que le public mal informé adhère à l'idée de "mystère".

On cite souvent cet unique cas : "le 17 juillet 1996 un des plus beaux et plus spectaculaire crop-circles jamais trouvé en Angleterre s'est formé sur un champ pas loin de Stonehenge. Il avait une longueur de 300 m et était composé de 149 cercles. A 17H30 un pilote privé ainsi que son passager, un médecin, ont survolé la région. Une demi-heure plus tard, le pilote à de nouveau survolé la même région et s'est aperçu de la formation. Le médecin, en empruntant la route de Stonehenge pour rentrer chez lui à remarqué que plusieurs voitures s'étaient arrêtées près du champ  pour contempler ce chef-d'oeuvre. Ni le pilote, ni le médecin n'avaient remarqués cette formation lors de leur premier passage.

Il est relaté avec de nombreuses variantes :

"En 1996, un pilote qui survolait Stonehenge a découvert dans un champ proche de ce site une énorme formation en forme de fractale constituée de 145 éléments différents. Ce pictogramme ne s'y trouvait pas 45 minutes auparavant

On lira ou entendra dire ici ou là "15 à 20mn" et même "quelques minutes".  Il y a clairement un gros doute sur la fiabilité de ces durées de création (pas de mesure où le début est observé de manière certaine ; prise de conscience après coup de la réalisation du crop d'où un temps de création forcément estimé de mémoire par les témoins ; déformation par la rumeur au fil du temps ;  ... ).

  • Bon, ne chipotons pas et acceptons ces "quelques dizaines de minutes" comme un fait. Cela ne prouverait malheureusement rien ! Le médecin et le pilote dans l'avion ne se sont évidemment pas souciés (au moins à l'aller puisque le C.C n'y était pas encore) de la présence d'une troupe de "touristes", vue dans les champs proches d'un site historique comme Silbury Hill. Et ces touristes vus au retour pouvaient très bien être des faiseurs de cercles. Toute l'illusion est là !
  • Plus il y a de faiseurs de cercles, plus l'exécution du motif est rapide.
  • Si l'on vous demande d'abattre 20 arbres et que vous n'êtes pas bûcheron, il vous faudra beaucoup plus de temps pour le faire qu'un bûcheron, idem pour reproduire fidèlement un dessin si vous n'avez aucune technique ou entraînement. Toute estimation faite par des personnes qui n'ont jamais fait des cercles ou qui n'en sont qu'à leur premier coup d'essai n'est donc pas à utiliser comme référence du temps qu'il faut effectivement à des personnes entraînées pour effectuer un signe complexe. Quel céréalogiste a fait appel à de telles compétences avant de parler de la mystérieuse briéveté de leur création ?

En résumé à propos de cette brièveté de création, nous n'avons :

  • que des cas rares peu fiables qui sont pris comme une caractéristique de la majorité des autres cas. Il y a tromperie intellectuelle.
  • aucune information comparative ou référence à des performances humaines sur chaque crop circle ou signe dit "vrai". Il y a absence de méthode, erreur de raisonnement voire tromperie volontaire de la part des tenants du mystère car l'information existe. La preuve nous en est donnée ici avec la création humaine de cent cercles en cent minutes sans lumières artificielles

D/ Absence de trace de fabrication humaine :

Depuis VECA 1990 (une expédition dont vous trouverez l'histoire, les buts et les acteurs à http://perso.club-internet.fr/francine.juncosa/pages/pagecropcircles1.htm ), il est connu que des traces de fabrication humaines peuvent être retrouvées, à condition de bien les chercher.  Il s'agit de trous centraux dans les cercles ou de passages non visibles car recouverts par les céréales couchées.

Mais :

  • Toute personne intelligente qui voudrait les masquer ou les éviter peut aisément le faire. Les "faiseurs de cercles" ont démontré qu'ils étaient plus rusés que les céréalogistes et qu'ils aiment les piéger.
  • A.J Holbecq, dont le site promeut nombre de phénomènes auxquels il ne connaît pas grand chose écrit "Il n'y a pas de traces d'accès en dehors des "rails" de tracteurs".  Evidemment ! Les accès aux cercles sont introuvables et inexistants dès lors qu'ils sont inutiles. Les traces de passage de roues de tracteurs sont des boulevards pour accéder aux champs (plus les cercles sont grands plus ils rencontrent ces passages de roues).
  • Pour l'avoir fait avec des amis de VECA 90, on peut aussi avancer entre deux tramelines (surtout dans le blé), en plein dans les céréales, sans laisser de trace continue notable ni repérable du sol (hormis en vue d'avion et peu de temps après le passage qui n'est discernable que pour celui qui sait qu'il est passé là). Avec cette "technique" aucun sillon d'accès vers le centre de construction ne peut être retrouvé puisqu'il n'existe pas ! Enfin le piquet central n'est pas utile si un comparse est au centre, alors exit du trou.
  • Il est aisé de prétendre avoir vérifié au centre du cercle et de ne pas avoir trouvé de trou central d'autant que le centre visuel n'est pas systématiquement le centre géométrique sur un cercle céréalier. Il faut donc prendre le temps de mesurer le cercle et de retrouver le vrai centre géométrique de construction, chose qui demande du temps, des mesures minutieuses (voir des reports sur papier milllimétré) et une recherche en soulevant les épis couchés aux environs du centre visuel. De même retrouver les traces d'accès au centre géométrique demande d'avoir localisé ce centre réel et non le visuel. On peut douter que beaucoup de chercheurs se soient donné ce mal. Il est plus facile de déclarer : pas de trou central, pas de passage (visible !).

E/ Connaissances mathématiques intrinsèques aux cercles :

Bien des motifs géométriques qui semblent complexes à l'oeil ne sont que des tracés (ou procédures) simples. En voici un exemple qui est reproduit sans aucune difficulté par des enfants de 8 ans sur papier lorsqu'ils ont compris la technique d'un tracé rayonnant sur deux centres successif, visiblement très piétinés sur la photo : "le champ magnétique". Quel joli clin d'oeil moqueur aux céréalogistes qui délirent sur ce thème...

(dessins et explication de la construction )

Ce "signe", était exposé par Jean Pierre Petit comme un de ces C.C significatif du phénomène sur son site en date du 19 septembre 2002 suggérant que l'origine serait des essais d'armes à micro-ondes (projet Haarp) 

En fait, ce crop "champ magnétique" est revendiqué par un "faiseur de cercle" nommé Matthew Williams, 30ans, de Devizes, Wiltshire qui a accepté d'être condamné en justice afin que son chef d'oeuvre soit reconnu officiellement comme sien

Tracer une spirale, une ellipse se pratique et se comprend à 12 ans. S'il s'agit de l'oeuvre d'ExtraTerrestres, leur âge mental n'est guère élevé... A propos d'ET et de connaissances évoluées, certains céréalogistes mettent en avant le pictogramme du "signal d'Arecibo" accompagné de la "tête d'ET +CD" de Crabwood comme un exemple de communication extraterrestre. Il y a juste un petit hic !

Si ces signes là sont bien des vrais et démontrent une communication ET basée sur notre message envoyé dans l'espace, on peut se demander quel était le niveau intellectuel des ETs ayant faits de simples ronds (avec anneaux ou satellites ensuite) dans les années 70-80, puis des pictogrammes dans les années 90. Les ETs si intelligents  ignoraient-ils encore notre connaissance et maîtrise du binaire à cette époque là ? Très improbable pour de telles intelligences supérieures... Tous les signes ne faisant pas appel au binaire seraient alors des faux. Et les ETs n'auraient trouvé que le blé comme support pour communiquer avec nous et nous révéler qu'ils sont de la 5eme planète d'un système solaire mystérieux ? Alors que nous usons de radiotélescope et instruments optiques, c'est assez minable comme technique.

Tout ce que montrent ces dessins, utilisant le binaire pour mettre en avant un "effet d'ombre/contraste", c'est que des artistes humains se sont inspirés des premiers créateurs de "sprites" ou "icones informatiques" des années 1980 (ZX80 premiers ordinateurs personnels Sinclair). Quel amateur d'informatique de ces années là n'a pas joué à creer ce type de dessin "en contraste" avec des 0 et  1 alignés sur des longs listings papier ... Aujourd'hui les artistes "circlemakers" usent du même procédé sur des cultures. Pas de quoi crier au E.Ts face à du LandArt ou du binaire !


(Remarque : à propos de ce crop circle particulier, consulter le dossier d'Augustin Vidovic)

La technique des digits/bits, quoique visuellement impressionnante, peut être effectuée en faisant avancer parallèlement plusieurs personnes debout (voire à quatre patte). Il suffit de compter le nombre de "pas" qui équivalent à des bits à écraser ou à laisser indemnes. Elémentaire quand on regarde en détail les figures dites d'ET ou d'Arecibo.  Mais les croyants au mystère ont les yeux ailleurs ...    

Avec une corde comme règle, deux personnes peuvent faire des motifs très sophistiqués à condition d'avoir le temps. Si vous voulez battre un record de temps de création, vous multipliez le nombre de personnes qui agissent en même temps. Par exemple pour le "champ magnétique" : chacun trace un rayon en passant par le centre1 recommence en passant par le centre2 , chose qui peut se faire en courant, puis il faut ensuite coucher le blé une case sur deux. Plus vous êtes nombreux et organisés plus vous obtenez un gain de temps ... phénoménal. Les pictogrammes complexes créés dans des durées d'une demi-heure à 45 mn prouveraient simplement qu'il y a plusieurs acteurs bien synchronisés et entraînés.

A propos des entraînements, on constate souvent et ce depuis plusieurs décennies qu'un motif (qui correspond à une technique particulière) est produit dans sa version la plus basique une ou deux fois, puis, quand la technique est au point, il est repris mais multiplié en nombre dans un même dessin pour faire un autre motif global plus impressionnant. Cette logique de création/production amène directement à la notion de fractale devenue très en vogue. Ex: "la spirale de julia" de 7 juin 1996 est un élément du signe nommé "grande finale de 1996". Cet agroglyphe, impressionnant et esthétique, est pourtant loin de la perfection.

Ci-dessus, certains cercles servant de raccord entre deux bras de spirale sont de tailles différentes pour corriger le cumul des erreurs successives existantes dans les autres cercles. Nous sommes bien loin la précision que l'on attendrait d'un rayon micro-onde utilisé somme un laser ou de celle de présumés extraterrestres.

Gilles Munsch (membre de VECA90 et du CNEGU), qui est allé de 1989 à 1994 en Angleterre visiter nombre de cercles et pictogrammes dits "vrais/genuine", constate aujourd'hui encore que, derrière une apparente perfection, on voit les défauts de construction, tous prévisibles et inévitables pour des hommes. Il a pu observer l'existence de cercles inachevés ou avec des défauts flagrants qui démontraient que leurs auteurs ont quelques fois été perturbés ou qu'ils ont loupé leur essai (parfois recommencé ensuite, plus loin ou ailleurs).

Lors de ses dernières expéditions, en entrant dans un "agroglyphe", il pouvait déjà prédire -enregistrements vidéos à l'appui- quel en avait été les étapes chronologiques de construction et/ou trouver des traces de passages cachées. Pour lui, l'extraordinaire, le surhumain, serait que "tous les épis se croisent en tous sens, tige par tige, de manière absolument aléatoire, sur une énorme surface de céréales couchées" et non pas qu'ils soient tous couchés dans le même sens. A noter que le fait de coucher circulairement des céréales donne automatiquement l'illusion d'un aspect tressé au sol (non visible sur les couchages linéaires !). Il n'y a en réalité jamais eu aucun tressage des tiges couchées ; ceux qui le prétendent n'ont aucune preuve d'un réel tressage méthodique, brin à brin, et propagent quelques bobards de plus en se fiant à une illusion visuelle ou à un abus de langage.  

Si vous pensez encore que les signes céréaliers ne sont pas faisables par l'homme lisez et admirer leurs oeuvres :

Et personne n'a rapporté avoir vu tous ces faiseurs de cercles (vous n'en avez qu'un minuscule échantillon ici)  à l'oeuvre. S'il fallait en croire les céréalogistes pro-mystère qui déclarent que l'on ne peut produire de tels dessins sans être repéré, ces faiseurs de cercles, bien réels, vivants et actifs, n'existent pas ...

F/ Vision de lueurs dans les champs :

Evidemment, il eut été surprenant de ne pas avoir ce genre de témoignages de lumières mouvantes tournant ou se déplaçant , souvent de nuit, là où l'on retrouve un cercle quelques temps plus tard. Mais ces cas avec lumières associées restent eux aussi rares et non caractéristiques.

Il suffit en effet de profiter de l'éclairage de la lune, pas forcément pleine (ou de posséder des lunettes à vision infrarouge, moyen peu commun et onéreux) pour se passer de toute lumière. Et l'on sait aussi qu'il est aisé de faire un cercle de jour, l'essentiel étant de choisir le lieu et l'heure adéquate.  Il n'y a que des crédules pour ne pas comprendre que des faiseurs de cercles peuvent parfois user de lampes de poches ou de petites lumières type stylo laser pour s'orienter ou se guider. Même si la lune est là, quelques nuages peuvent gâcher la visibilité nocturne...

Quant aux (là encore, rarissimes) vidéos qui montrent des points "lumineux" au dessus de cercles, elles sont, pour celles que j'ai pu voir, toutes explicables : oiseau blanc filmé de loin passant au dessus d'un cercle de jour ; tirs nocturnes de fusées éclairantes dans un camp  militaire éloigné mais qui est dans l'axe visuel d'un cercle ; trucage vidéo à but commercial manifeste avec insertion d'images de synthèses ; RODS (insectes défocalisés) visibles uniquement en image par image et non vus par le vidéaste à la prise de vue, ... Joe Nickell a publié de nombreux articles en anglais à ce sujet (1-2).

Enfin il existe quelques témoignages où le témoin assiste au couchage des blé (de loin). La fiabilité de ces récits reste à vérifier. Mais il suffirait que les faiseurs de cercles se mettent à quatre patte pour avancer et aplatir les tiges avec une barre pour qu'ils soient invisibles si le terrain alentour est quasiment plat. Seule la présence de reliefs environnants avec habitations ou routes (permettant une visibilité en surplomb) peut empêcher d'utiliser cette astuce en plein jour.

G/ Pannes sur les caméras, portables et autres appareils :

Un cameraman travaillant pour une chaine italienne en témoignait sur Europe 1, d'autres sur les forums ufologiques le racontent aussi. Là, je me dis que, mes amis de VECA90 et moi-même, nous avons joué d'une malchance peu commune ! JAMAIS rien ne s'est produit ni sur les dizaines de vidéo de plusieurs heures, ni sur aucun appareil (photo, talkie-walkie) à pile ou batterie que nous possédions. Gilles Munsch, membre de VECA 90 qui avait déjà filmé des dizaines de cercles UK en 1989 et en fit autant jusqu'en 1994 n'a vécu aucun "effet" de ce type. Les radios et TV que nous avons rencontrés in situ ne nous ont pas parlé de tels effets vécus sur leur matériel.  Eux et nous, étions-nous poursuivis par la poisse : nous n'aurions visité que des faux cercles ? Pourtant les céréalogistes experts de l'époque les disaient être vrais. On nous aurait donc menti ... Certains préféreront penser que les cercles choisissent leurs victimes, que nous émettions des ondes négatives anti-"effet crop circle" ou encore que Gaia était fâchée.

Plus simplement, il est aisé de recenser les causes les plus courantes de ces "effets" : oubli de recharger ses batteries dans l'euphorie du moment ; durée d'utilisation du matériel ou des appareils électroniques plus importante qu'habituellement qui implique une probabilité plus grande de pannes très diverses ; parasitages par des émissions militaires proches ; présence d'un radar météo (comme à Chilbolton) ; saturation du réseau des téléphones portables vu le nombre de visiteurs ; interférences entre appareils divers tels que : détecteurs de métaux, magnétomètres, scanner de fréquences, émissions de journalistes TV ou radio, talkie-walkie,... ; effets de l'humidité de l'air la nuit sur des composants électroniques sensibles ;...).

Une simple malchance exceptionnelle, bel et bien vécue par quelques petites dizaines de personnes (crédules au point d'amalgamer des faits sans lien) sur des millions qui foulent les cercles en été sans aucun effet, devient un effet ca-rac-té-ris-ti-que. Les probabilités et statistiques ne devaient pas être au programme des études de ceux qui nous mettent en avant ces "effets allégués" marginaux comme étant probants. 

H / Les réactions animales anormales :

On parle ici des chiens qui ne supporteraient pas d'entrer dans les cercles, là les oiseaux qui ne les survoleraient pas les cercles, ... J'ai pourtant vu plusieurs chiens, visiblement en pleine forme, qui gambadaient follement dans les cercles, heureux de cet espace pour se défouler puisqu'ils n'étaient pas attachés. Cette chose fut  constatée et filmée par tous les membres de VECA 90 dans des cercles différents. Quand Marie Thérèse de Brosse nous décrit sur Europe1, un chien refusant d'entrer ou entrant la queue entre les jambes, peut-être a-t-elle oublié qu'il pouvait simplement avoir peur des autres chiens (molosses) présents dans les environs. Trop simple. Il suffit de compter le nombre de crottes dans un cercle pour voir que des chiens y sont bien entrés et n'ont pas été constipés.

Pour ce qui est des oiseaux, bien au contraire, ceux-ci n'hésitent pas à venir dans les cercles dès lors qu'ils ne sont pas envahis par des visiteurs... Il y a là nombre de graines qu'ils peuvent déguster. Des membres de VECA 90, ayant passé la nuit dans un "vrai" cercle (sans malaise aucun!), y ont vu et entendu des oiseaux chanter (voir plus bas).

Une ancienne vidéo de prétendues "lueurs diurnes" au dessus de cercles montre en réalité le survol de ces derniers par des oiseaux blancs en plané (mouettes probables), on comprend alors mieux pourquoi certains préfèrent prétendre qu'il s'agit de lueurs insolites et que les oiseaux évitent le survol des cercles.

H/ bruits étranges dans les vrais cercles :

Pour ce qui relève des bruits insolites, il y a d'abord les bruits non perceptibles par les autres (non enregistrables) d'origine psychosomatiques évidente : les acouphènes. Certaines personnes, un peu trop exaltées ou heureuses (sans parler des vrais hystériques ou gentils fadas qui visitent aussi les cercles), ressentent ces acouphènes (montée de tension artérielle,...) et d'autres sensations  non perçues par autrui.

Ensuite il y a ces bruits, il est vrai peu courants et surprenant à entendre, enregistrés par les céréalogistes anglais en 1989 et qui ont bien fait rire les membre de VECA 90 lorsque ces derniers ont découvert qu'il s'agissait du cri, très long et nettement modulé,  d'une locustelle, sorte d'angoulevent qui aime aussi les cercles, vrais ou faux, pour leurs céréales.

I/ sensations physiques et malaises dans les vrais cercles.

A.J Holbecq raconte : "Dans l'un des Crop circles nouvellement formé (moins de 20 heures) dans lequel je me suis promené moins de 10 minutes, je me suis pris un "mal de crâne" violent (à l'arrière du crâne). Jamais je n'avais eu "mal à la tête" à cet endroit. Cela a disparu très vite dès que je suis sorti du C.C., en quelques minutes et ne s'est jamais reproduit". 

Normal, il déclare lui-même (émission France2 du 11/10/02) qu'il n'a même pas réessayé d'y retourner (re-entrer) pour vérifier s'il s'agissait d'une coincidence ou pas. Il n'a pas plus jugé bon de trouver d'autres personnes pour vérifier si l'effet était psycho ou somatique. On notera que ce témoin ayant visité des dizaines d'autres cercles sans mal de tête, c'est que ces autres devaient être des "faux vrais cercles". A.J Holbecq conscient de ce réel problème prétend que cela ne se produit que dans les cercles ... frais du jour. Ce qui confirme que ces effets là arrivent à des gens très cartésiens (il fut pilote d'essais sur Concorde).      

En bref les sites web, medias et journalistes qui mettent en avant ces effets comme caractéristiques des "crop circles" ou comme preuve de mystère se paient votre tête !  Réagissez par quelques courriers, le bon sens finira peut-être par l'emporter si l'auditeur, lecteur montre son courroux d'être pris pour un gogo ou un consommateur  anencéphale. A ce propos le meilleur est à venir ...

J/ Effets et anomalies allégués attestés par des scientifiques : 

  • Des particules métalliques fondues à plus de 500°c ont été trouvées en grand nombre dans les cercles.

    Mais les plants ne montrent aucune altération thermique de cette valeur. Ceux qui comme Bernard Thouanel propagent ce genre d' "infos" ne comprennent rien à ce qu'ils ont lu des travaux du Dr Levengood, biophysicien et céréalogiste de la nouvelle génération. En fait les travaux du Dr Levengood montrent à qui sait lire qu'il s'agit d'oxyde de fer magnétiques issus de pluies météoritiques. Des micro-météorites comme on en trouve partout. Il se trouve que, dans crop circles, les plants ont été secoués et couchés. Les particules météoritiques qui étaient sur les plants sont tombées au sol augmentant logiquement le taux de ces particules au sol dans les crop circles. Elémentaire. Certains ufologues céréalogistes, souvent peu regardant sur le sens des mots sont allés jusqu'à prétendre que l'on en trouvait que dans les cercles et pas à l'extérieur. Ce qui est évidemment faux, même Levengood dit le contraire, et démontre en clair que ces particules ne sont pas caractéristiques des cercles. Les micro-météorites tombent bien partout.

  • Le Dr Levengood aurait démontré une croissance anormale des graines issues de crop circles.

    Une expérience de germination sur les graines du "vrai" crop de Milk Hill en 2001 montrerait un taux de croissance de 111% pour l'échantillon extrait du cercle (soit 11,1cm si l'échantillon témoin mesure 10cm). Ceci serait l'évidence (??) d'un échauffement des graines par des micro-ondes (créatrice des cercles ou mises en oeuvre dans la création d'un vortex plasmatique !). Seul problème : aucune donnée brute sur le nombre de graines testées, aucune hauteur, aucun calcul de signifiance ou variance n'est disponible ... Vous avez dit "travaux scientifiques" ? Seul un public ignorant des pratiques et méthodes scientifiques peut accepter de telles "études" comme preuve.

    A noter, et ceci sous réserve de vérification,  qu'il semble naturel ou au moins logique dans le sens de la survie d'une espèce qu'une plante germe mieux suite à un traumatisme. Une expérience menée par le CNES sur des graines exposées à des rayonnements cosmiques (mais aussi à des conditions de température et d'échanges gazeux peu ordinaires en haute altitude) à montré un taux de croissance supérieur à l'échantillon témoin.

    Le plus amusant dans cette affaire est de savoir qu'en 1994, Levengood mettait en avant un déficit (de 20 à 30% d'après A.J Holbecq) de croissance sur des graines issues d'un "vrai" crop circle. L'état de maturité des graines/épis était-il comparable dans les deux expériences de pousse ? On semble avoir oublié ces incohérences aujourd'hui.

    Alors un "vrai" crop montre quoi ? Un croissance excessive ou un déficit de croissance ? Qui s'en soucie. L'important est de "faire scientifique" avec des mots savants.

  • Ces graines seraient plus séches (plus légères) que celles témoin prélevées hors C.C.

    Est-ce surprenant que des graines restées plus exposées (sur une tige dont l'épi habituellement vertical s'est retrouvé couché, exposant une surface de grain plus grande) au soleil de juillet ou d'août, et ce avec une diminution de la circulation de la sève (hydration plus faible probable) causée par le pliage ou la position anormale du plant dans les "cercles" ? Si au moins le Dr Levengood avait fait des essais comparatifs en faisant lui-même un faux cercle test pour voir si c'était les rayons du soleil qui étaient en cause ou pas avant de parler d'effet de micro-ondes... Nenni. Il sait d'avance que c'est un phénomène insolite, il y croit. Le Dr Levengood défend la thèse 'des vortex de plasmas froids émetteurs de micro-ondes qui chauffent' (vortex qui n'existeraient en majorité que dans le Sud de l'Angleterre !?) ... Vous avez dit thèse "scientifique" ?  Elle ressemble à s'y méprendre à celle, absurde et obsolète depuis plus de 10 ans, de G.Terence Meaden, physicien météorologue, qui s'est sagement retiré après avoir vu sa théorie "des vortex plasmatiques" et son livre ("The circle effect and its mysteries") ridiculisés par les faits et surtout les faiseurs de cercles qui s'amusaient à ses dépens. Les céréalogistes d'aujourd'hui ont la mémoire courte.

  • Dans les crop circles le champ magnétique est orienté dans le sens des épis.

    Avec une boussole aucune chance de constater ceci ! Mais avec des magnétomètres ultrasensibles, tels que ceux qu'utilisent les céréalogistes comme Colin Andrews, il est normal de retrouver le dessin des plants porteurs des particules magnétiques puisque ces particules sont groupées et orientées dans le sens de la "chute/inclinaison" des plants qui les ont interceptés lors des pluies météoritiques (des Perséides d'août par exemple). Nul ne s'en étonnerait si l'on disposait des centaines de puissants aimants en barreau de 10cm dans le sens des plants et que l'on usait d'une boussole.

  • Une analyse de sol aurait montré que les minéraux à l'intérieur d'un crop auraient fondu ou subi des températures de plus de 800°c

    "Comme si la roche avait été compressée", ajoutait M.Th. de Brosse sur Europe1. Les roches métamorphiques, des sédiments compressés lors des divers plissements de l'histoire de la terre ou cuits par métamorphisme de contact avec des filons intrusifs (venant des profondeurs du magma) ne doivent pas non plus faire partie de sa culture. Il n'y aurait donc pas eu de métamorphisme en Angleterre ? Ah bon. On notera que la roche est chauffée à 800°c, que des particules métalliques ferreuses fondues à 500°c se matérialisent dans l'air et que les noeuds des tiges "explosent sous la chaleur". Mais les tiges (entre-noeuds) et les graines sont intactes ! On s'attendrait au moins à un effet "pop corn" sur les graines. Des miracles que la "science" très imaginative des céréalogistes n'explique pas. 

  • Des cavités d'expulsion sont visibles à l'examen microscopique. Ces cavités montreraient une cuisson par micro-onde avec expulsion de la sève.

    Ne cherchez pas des essais comparatifs sur un faux cercle avec des plants aplatis par diverses techniques connue (pied, planche, barre, rouleau). Pour Levengood , les tests comparatifs, la séparations des facteurs/paramètres à étudier ce sont des choses superflues parce qu'il est .... biophysicien. On appelle cela l'argument d'autorité ou de la fausse science.
    Le simple bon sens permet de comprendre que des plants encore verts (riches en sève) et compressés d'abord par une barre puis ensuite par le piétinement des visiteurs (le cercle de Milk Hill étudié par Levengood était frais de ... 3 à 5 jours !) montreront des séquelles sur les tiges et des cavités d'expulsion de la sève sur les noeuds par simple pression (écrasement par un pied, par une barre).  Il y a fort à parier que ces "explosion de noeud" se produisent uniquement ou majoritairement sur les tiges situées sur la couche supérieures et non sur les tiges situées sous les autres. Levengood ne dit évidemment pas où ont été prélevés ses "noeuds éclatés".

Vous aurez probablement remarqué que tous ces agrogrammes se manifestent dans du blé, de l'orge ou du seigle, mais nous n'avons pas connaissance de pictogrammes ou cercles céréaliers dans du  maïs en plus de 30 ans de "phénomène" !  Essayez de plier du maïs avec une planche ou un rouleau pour y faire des beaux dessins et vous comprendrez que c'est HUMAINEMENT épuisant voire impossible à moins d'user d'un engin motorisé roulant. La chose devrait être aisée pour des armes micro-ondes ou des E.Ts surévolués et taggeurs, pourtant rien ... De quoi faire réfléchir le plus crédule des céréalogistes. Bref,  le jour où l'on découvrira dans un champ de maïs un crop sophistiqué de 1000m2, avec des monceaux de pop-corn partout, il sera justifié de commencer à parler d'insolite et d'effets calorifiques des micro-ondes. Nous en sommes très loin.

A ce stade est-il utile de discuter plus longuement sur "les tiges mystériseusement pliées au Nème noeud", sur les "hérissons morts, comme explosés et cuits aux micro-ondes", "les insectes vitrifiés", les "ADN modifiés" et autres boniments sensationnalistes ? Si vous pensez que OUI alors faites donc un voyage en UK et vérifiez vous-même ce qu'il en est vraiment. Le mieux étant encore que vous y deveniez faiseurs de cercles (avec l'accord du cultivateur !) et compariez avec les critères des "vrais".


CONCLUSION

D'autres arguments d'autorité se parant d'un vocable scientifique du même accabit surgiront, encore et toujours, comme chaque année depuis que les circles makers sont à l'oeuvre. On parle déjà d' "isotopes" inconnus dans les cercles ...

La rumeur et l'ignorance se chargeront d'en faire une nouvelle ca-rac-té-ris-tique des Crop Circles !

Alors de ce "Mystère des crop circles" que reste-t-il ? Peut-être une petite question 'qui sont ces artistes ?'. Peu de chance que nous les connaissions tous un jour mais un certain nombre d'entre eux sont déjà bien connus et s'expriment.

Le problème est que le public étant avide de rêves, certains média sensationnalistes ou milieux céréalogistes ont préféré nier ou mettre en doute la reconnaissance de paternité d'artistes comme Doug et Dave au profit ... du profit et du rêve. Ce n'est pas un Bernard Thouanel dans VSD qui va vous parler des faiseurs de cercles patentés tels que John Lundberg ou Rod Dickinson. On comprend alors pourquoi certains faiseurs de cercles usent médiatiquement de leur condamnation en justice pour dégradation de culture afin d'attester de la paternité de leur oeuvre. Les “ CircleMakers ” (circlemakers.org), ont même, pour que la paternité d'une de leurs créations ne soit pas mise en doute, publié un avertissement préalable, informant les internautes de la réalisation prochaine d'un crop circle

Ces informations là n'arrivent même pas à traverser la Manche pour être publiées dans notre presse ou passer à la télé.

Nul n'a vraiment intérêt à trouver et dire bien fort qui a fait quoi pour des raisons essentiellement économiques.
-Les média ont un sujet en or chaque été, aucune raison d'aller prendre les cercles (et encore moins leur créateurs) à rebrousse plants ni de chercher une réponse qui tarirait le phénomène. Les médias et les groupes musicaux sont eux-même des commanditaires connus de certains cercles. Ils savent donc bien à qui s'adresser pour en fabriquer (sur Europe1 un cameraman racontait que sigle de sa chaine avait été créé sans que personne ne soit pris ou vu).
-Les fermiers anglais gagnent plus, comparativement au prix de la surface de récolte, en indemnité par arrangement avec des faiseurs de cercles, avec les entrées payantes pour les touristes (ou avec leurs assurances) qu'en production de céréales. De plus les cercles sont souvent moissonnés et récoltés normalement. On comprend mieux pourquoi des figures gigantesques fleurissent de plus en plus... l'AFP relate qu'en Allemagne, il en va de même. La chaîne  “ Stern TV ” a dévoilé le canular dont ils étaient à l'origine, une reproduction en forme de pizza dans un champ allemand (sérieusement "analysée" par des céréalogistes locaux). L'agriculteur propriétaire avait vite su en profiter : "devant l'afflux de curieux, il avait alors fait payer l'accès au champ et commencé à vendre saucisses et souvenirs ". Certains font des ronds avec du blé, d'autres se font du blé avec des ronds comme l'écrivit Science et Vie en octobre 2002.
-Les commerçants locaux sont contents de la mane touristique que les crop circles apportent dans leur boutique, dans leur ville ou village. Les produits et activités dérivés des C.C sont nombreux. 
-Même le patrimoine culturel historique anglais y gagne : on connaît aujourd'hui le Westbury White Horse, le tumulus de Sillbury Hill aussi bien que le cercle de  pierres de Stonehenge (qui fut lui aussi connu pour son côté mystérieux calendrier et cérémonie druidique !).

Pas étonnant que M.Th De Brosse ait constaté que l'on n'était guère bavard quand il était question de ce sujet dans les pubs anglais du Wiltshire. Il y a des signes qui ne trompent pas : le mystère doit subsister.

Eric Maillot,  le 11 novembre 2002

Lectures fortement conseillées :

Pour les "inconditionnel du papier" :

  • Skeptical Inquier , sept/octobre 2002 ,pp.17-19 : Joe NICKELL , Circular Reasoning : the 'Mystery' of Crop Circles and their 'Orbs' of light.
  • Skeptical Inquirer, vol 16, n°2 (hiver 1992), pp. 136-149 : Joe NICKELL et J.F. FISCHER, The crop-circle phenomenon. An investigative report.
  • Jim Schnabel, "Round in Circles: Physicists, Poltergeists, Pranksters & the Secret History of Cropwatchers",
    Prometheus Books
  • Science&Vie, N° 378, novembre 1990, "l'histoire folle des ronds dans le blé", Th.Pinvidic pour VECA90
  • Cahier de l'AFIS n°254, "Crop Circles : entre art et ufologie", Agnès Lenoire
  • Cahiers Zététiques n°3-4 de 1995, article et étude de Gilles Munsch (publication du Cercle Zététique, octobre 1995)

C'est à regret que j'ai pris en charge le chapitre de critique de travaux de "scientifiques". J'aurais préféré que des biophysiciens ou des agronomes de l'INRA s'en chargent. Mais ceux-ci sont plus préoccupés par leurs travaux de labo (ex les OGM) que par les "signes". Il leur serait pourtant aisé de démonter rapidement bien des propos absurdes ou faux dont le public est abreuvé (dans leur domaine de spécialisation).   S'il y a un argument des Thouanel et De Brosse que je partage, c'est bien celui du regret de l'absence des études scientifiques, de leur absence sur le terrain médiatique ou de la critique de travaux qui se fondent sur des techniques scientifiques et se prétendent* scientifiques (*puisqu' effectués par des scientifiques mais non publiés dans des revues scientifiques reconnues de cette communauté).  Si le champ d'investigation  scientifique exclut les phénomènes physiques vus ou vécus par les hommes, alors les charlatans et les bonimenteurs marchands de mystères s'y pointent inéluctablement. La frilosité et l'indifférence de nos scientifiques en est bel et bien responsable. Si la science s'éloigne de plus en plus des préoccupations et questions du peuple, forcément le peuple perd confiance en la science. Il est temps vraiment temps de les réconcilier !