Une dépêche de l'AFP nous signale qu'Elizabeth Teissier, par ailleurs une astrologue célèbre (voir à son sujet notre dossier), s'est décidée à finir ses études de sociologie et a présenté sa thèse. Naturellement, elle a droit a toutes nos félicitations, mieux vaut tard que jamais. Il convient toutefois d'archiver ici qu'il ne s'agit en aucun cas d'une thèse d'astrologie, cette pratique magique n'étant pas une science mais un baratin quelconque, mais d'une thèse de sociologie. Comme cela confère à la dame le titre de "Docteur", et comme nous n'avons qu'une confiance limitée en la capacité des media à se souvenir du sujet exact de la thèse en question, nous copions ici la dépèche de l'AFP pour référence ultérieure...
PARIS, 7 avr (AFP) - Elisabeth Teissier a été faite docteur en sociologie, samedi à Paris, avec la mention "très honorable" par un jury présidé par le professeur Serge Moscovici, a constaté l'AFP.
Malgré les vives critiques de plusieurs scientifiques de renom, l'astrologue a soutenu à la Sorbonne une thèse de doctorat en sociologie qui porte sur la "situation épistémologique de l'astrologie à travers l'ambivalence fascination/rejet dans les sociétés postmodernes".
Le professeur Jean-Claude Pecker, membre de l'Institut, et Jean Audouze, directeur de recherche au CNRS et directeur du Palais de la Découverte, avaient proposé un report et la formation d'un jury spécial en raison des risques de "l'utilisation dévoyée" que l'astrologue pourrait faire de son titre universitaire.
Le jury a félicité celle qui fut l'astrologue de François Mitterrand pour l'importance de son travail, tout en rappelant à plusieurs reprises que l'astrologie n'était pas une science.
Elisabeth Teissier s'est quant à elle défendue de toute "démarche apologétique", expliquant que son travail, "dénué de tout parti-pris", avait porté uniquement "sur le malentendu" que l'astrologie, "connaissance multimillénaire", véhicule "entre l'attraction multiformes et le rejet qu'elle suscite".
Précisant que son souci permanent avait été d'éviter toute subjectivité, l'astrologue a affirmé s'être fondée "seulement sur des faits observables et avérés seulement".
Défendant toutefois à plusieurs reprises la justesse de son art, elle a abordé longuement "le mépris condescendant et ironique de la science des astres depuis 350 ans (...), qui a relégué l'astrologie au rang de barbare et de paria", une image "détestable" de l'astrologie qui repose selon elle "sur un amalgame avec des démarches mercantiles".
L'astrologue en profite d'ailleurs pour dénoncer l'absence d'enseignement universitaire de l'astrologie, une "situation qui entraîne ignorances et abus
charlatanesques".
Le jury a été visiblement irrité lorsqu'elle a affirmé que "quand la science disposera d'instruments suffisamment subtiles pour mesurer les vibrations, on aura un tout autre vocabulaire qui désignera la croyance de l'astrologie".
Elisabeth Teissier aborde aussi l'attitude des medias, "épicentre de l'ambivalence fascination/rejet", et insiste sur l'exploitation qu'ils font de l'astrologie "entre sensationnalisme et opportunisme".
La fin ne manque pas d'un certain piquant, quand on connaît la dame...
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